- gibelin
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• XVIe; guibelin adj. 1339; de Weibelingen, n. d'un empereur d'Allemagne♦ Hist. Partisan des empereurs d'Allemagne, en Italie. Les gibelins étaient les ennemis des guelfes qui soutenaient la papauté.gibelin, inen. (et adj.) HIST Dans l'Italie du XIIIe au XVe s., partisan de l'empereur romain germanique (par oppos. à guelfe).|| adj. Le parti gibelin.⇒GIBELIN,-INE, adj. et subst.HISTOIREA. — [En parlant d'une pers.]1. (Celui, celle) qui, dans les derniers siècles du Moyen Âge, était partisan(e) de la suprématie de l'empereur germanique en Italie sur celle du pape :• 1. Les papes, favorisant les Guelfes, se déclaraient pour les gouvernements des peuples; les empereurs, adoptant les Gibelins, poussaient au gouvernement des nobles...CHATEAUBR., Mém., t. 3, 1848, p. 494.— [En parlant d'une collectivité] En vain le parti allemand ou gibelin (...) dressa ses châteaux sur les montagnes (MICHELET, Introd. Hist. univ., 1831, p. 444).• 2. ERCOLE. — (...) Mais c'est une merveille, un objet d'art unique,Et qu'eût payé bien cher Laurent le Magnifique...SANDRINO. — Il ne l'aurait pas eu (...) Je suis bon gibelin.COPPÉE, Théâtre, t. 3, S. Torelli, 1883, p. 142.3. [P. réf. à la querelle des Guelfes et des Gibelins] Et voilà les photographes divisés en Guelfes et en Gibelins (PRINET, Phot., 1945, p. 49).B. — [En parlant d'une chose] Relatif à ces personnes. Sur le seuil des palais guelfes ou gibelins (QUINET, All. et Ital., 1836, p. 163). Pape français désireux de mettre fin en Italie à l'influence gibeline (BAINVILLE, Hist. Fr., t. 1, 1924, p. 76).— Loc. À la gibeline. À la manière des Gibelins. V. guelfe ex.REM. Gibelinisme, subst. masc. ,,Conception politique des Gibelins; tendance politique rappelant celle-ci`` (Lar. encyclop.). Noter l'orth. ital. adoptée par G. Sand (de ghibellino, gibelin en ital.) : Leur conception historique [des modérés] flottait avec de légères modifications, entre le guelfisme et le ghibellinisme (Mél., 1843, p. 227).Prononc. et Orth. : [
], fém. [-in]. Ds Ac. 1762-1878 uniquement en tant que subst. masc. Au plur. ds Ac. 1762. Étymol. et Hist. 1339 Guibelin (doc. ds L. DELISLE, Actes normands, p. 209 ds GDF. Compl. : armeures et artilleries des Gelfes et des Guibelins); 1441 ghebellin (trad. fr. du Traité d'Emmanuel Piloti sur le passage dans la Terre-Sainte ds Chevalier Cygne, éd. Reiffenberg, t. 1, p. 331); 1584 à la gibeline « à la manière des Gibelins » (BRANTÔME, Dames, part. II, IX, 313 ds HUG.). Empr. à l'ital. ghibellino « partisan de l'empereur d'Allemagne », attesté dep. le XIIIe s. (Rustico di Filippo ds BATT.), issu de l'all. Waiblingen, nom d'un château appartenant à l'empereur Frédéric II (v. BATT.; DEI; Brockhaus Enzykl., s.v. Guelfen und Ghibellinen). Fréq. abs. littér. : 43. Bbg. KOHLM. 1901, p. 46. - TURBET-DELOF (G.). Notes lexicol. sur la désignation de certaines collectivités ethniques... Fr. mod. 1970, t. 38, pp. 151-156.
gibelin [ʒiblɛ̃] n. m.ÉTYM. XVIe; guibelin, adj., 1339, du Cange; de Weibelingen, élu en 1138 empereur d'Allemagne.❖♦ (XVIe). Hist. Nom donné en Italie aux partisans des empereurs d'Allemagne. || Les gibelins représentaient le parti de l'étranger, ennemi des guelfes qui soutenaient la papauté.1 Je fus pelaudé (attaqué, étrillé) à toutes mains : au gibelin j'étais guelphe, au guelphe gibelin (…)Montaigne, Essais, III, XII.2 (Ce Sadi) était né dans un temps où les querelles de l'Empire et du sacerdoce avaient laissé dans les États et dans les esprits des plaies profondes. Il était gibelin et persécuté par les guelfes (…)Voltaire, Mélanges littéraires, À M. de , professeur d'histoire.♦ Fig. || Guelfes et gibelins : les partis les plus opposés.3 Mme de Maintenon, Mme de Thianges, guelfes et gibelins, songez que tout est rassemblé.Mme de Sévigné, 563, 29 juil. 1676.♦ Adj. (1339). Relatif au parti des gibelins. || Armée gibeline. || Les troupes gibelines, la faction (cit. 1) gibeline.
Encyclopédie Universelle. 2012.